vendredi 8 août 2014

Henri AUJEAN, Mort pour la France

Henri AUJEAN est un autre mort de la Grande guerre figurant sur le monument aux morts de Châteauneuf-sur-Cher et étant décédé à l'étranger.


Acte de naissance d'Henri AUJEAN
(source : Archives départementales du Cher - 3E 4945 - p. 22)
Son père, Jean AUJEAN, est journalier et sait signer. Sa mère, Marie GARSIOT, est ménagère. [1]

Fiche de Mort pour la France
(source : Mémoire des hommes)
Henri AUJEAN meurt à l'âge de 27 ans au Poste de Secours "Baie d'Along" à Rapech en Serbie, tué à l'ennemi. [2] Son parcours est varié, si l'on en croit son matricule militaire. Il intègre d'abord le 95e régiment d'infanterie, puis au 360e et 226e régiments d'infanterie, avant de rejoindre le 22e puis le 3e régiments d'infanterie coloniale. C'est dans ce dernier régiment qu'il meurt, ayant le grade de soldat de 2e classe.

Grade de soldat de 2e classe
(source : Bilou, licence CC BY-SA 2.5, via Wikimedia Commons)
Lors de son service dans le 360e régiment d'infanterie, il est cité à l'ordre du régiment le 25 juillet 1916.

Matricule militaire d'Henri AUJEAN
(source : Archives départementales du Cher - 2R 695 - p. 257)
Pour cette citation, il reçoit la croix de guerre avec étoile de bronze.

(source LuigiXIV, licence CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)
Voici quelques renseignements sur cette zone de Rapech en Serbie ou se trouve le 3e régiment d'infanterie coloniale au moment du décès du soldat AUJEAN. "Le secteur occupé par le régiment s'étend depuis la rive gauche très abrupte de la Cerna jusqu'à l'endroit où la piste de Rapech à Cebren occupe la route de Makovo à Zovick, sur un plateau qui sépare le profond ravin de la Makowska de celui de la Dubica et s'élève en pentes douces jusqu'à la tranchée ennemie, nulle part à moins de 600 mètres de la nôtre. Les observatoires que l'ennemi possède sont excellents ; ils sont latéraux et dominent de 3 à 400 mètres nos positions. [...] Pendant la période en ligne, on améliore les positions. Les régiments serbes ne possèdent que des trous individuels situés à quelques mètres des uns des autres. Les travaux sont durs, le froid étant excessif et la neige atteignant une épaisseur de plus d'un mètre en certains endroits. [...] La neige continue à tomber, les hommes vivent sous la tente. Le régiment est employé à des travaux de route ; on s'efforce à rendre les pistes carrossables au moins aux arabas. Le paysage est dépourvu de végétation  l'aspect de la montagne est morne, les villages sont misérables et en partie démolis : celui de Rapech est complètement en ruines. Le paysan est un montagnard arriéré, au costume archaïque ; les motifs qui décorent les dalmatiques des femmes ont un caractère bysantin très marqué, qui ne se retrouve nulle part ailleurs dans tout l'Orient. Les pentes des ravins, face au Sud, ont un aspect de désolation presque lunaire." [3]



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[3] *, Historique du 3e régiment d'infanterie coloniale pendant la guerre 1914-1919, Rochefort-sur-Mer, Imprimerie Norbertine, 1920, pp. 44-46

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